Roger Milon, décoré le 22 août, citoyen d’honneur de la ville de Joigny

Monsieur Roger Milon, né à Saint-Romain-le-Preux il y a bientôt 97 ans, toujours très attaché à son village natal, a reçu de Monsieur Nicolas Soret, maire de Joigny, la médaille de la ville lors de la cérémonie de la libération de Joigny, le 22 août 2021.

Dans son discours, Nicolas Soret a rappelé quelques faits vécus pendant la dernière guerre par Roger Milon, dernier résistant à avoir connu la libération de Joigny.

 « Monsieur Milon, vous êtes né le 29 septembre 1925 à Saint-Romain le Preux dans l’Yonne. Vous êtes à l’aube de vos 97 ans.
Dans un ouvrage, que vous avez récemment fait paraître, « 10 années qui changèrent notre monde – 1936/1946 », vous revenez sur vos impressions, durant la guerre et durant la période qui l’a précédée.
En 1938, vous ressentez une inquiétude, elle s’exprime dans votre milieu familial, du fait de l’annexion de l’Autriche. Votre père était un combattant de 14/18, il a connu la Grande Guerre.
En 1939, vous êtes chez vous quand les militaires de Joigny viennent réquisitionner les chevaux, dans la ferme parentale.
En 1940, vous connaissez la désinformation, la peur jusqu’à votre départ pour l’exode, avec vos parents. Vous découvrez les mitraillages sur les routes, puis les pillages lors de vos retours à Saint-Romain-le-Preux. Vous connaissez le rationnement, les réquisitions de l’occupant, les privations de liberté, le manque de matériel agricole…
En 1943, vous découvrez le STO (Service du Travail Obligatoire). C’est à la fin de cette même année que, sous l’impulsion de Louis Meignen, fils d’un banquier Jovinien, un petit groupe de copains dont vous faîtes parti, s’organise en « résistance ».
Le 1er mai 1944, ce petit groupe se rattache au Groupe Bayard. Vous aurez le matricule 227.
Vous faîtes la connaissance d’Henri Pannequin, du groupe des frères Caselli, du maquis de Bayard et participez comme agent de liaison à des parachutages, à la récupération d’aviateurs anglais dont Jack Marsden, grièvement blessé, venant du maquis de l’étang neuf. Il sera caché chez vos parents jusqu’à la fin juillet.
En août 1944, vous participez à la libération de la région de Joigny et au combat de Monéteau.
Touché par la diphtérie peu de temps avant le départ du 1er RVY, vous ne partirez pas avec cette unité et vous serez dès lors exempté.
Dans votre livre, vous racontez de nombreux événements locaux fort intéressants de 1944. Il est un témoignage de votre vécu dans cette triste période.

Monsieur MILON, au nom des Joviniennes et des Joviniens, en reconnaissance et remerciements de tous vos actes de bravoure, veuillez recevoir, avec mon plus profond respect, la médaille de la ville de Joigny qui fait de vous un citoyen d’honneur de notre ville».

La cérémonie a eu lieu  aux monuments aux morts de Joigny, devant le drapeau du Groupe Bayard qui fut installé, le jour même de la Libération, par des résistants, au sommet du clocher de l’église Saint-Jean.